25 juin 2009

Evènement !!!!

"C'est une révolte ? Non, Sire, c'est une Révolution ?"
"Nous ne sortirons d'ici que par la force des baïonnettes."
"Le bonheur est une idée neuve en Europe."
"N'oublie pas de montrer ma tête au peuple, elle en vaut la peine."
Etc…


La prise de la Bastille.

Après des années d'attente et de magnetoscopage ("On a tous au labo d’histoire-géo, dans un coin perdu au fond d’un placard, une copie un peu usée du film La Révolution française"), La Révolution Française (Les Années Lumière/Les Années terribles) est enfin édité en DVD, vingt ans après sa sortie en salles.
Projet fou lancé par le producteur Alexandre Mnouchkine (père d'Ariane et producteur de son Molière, mais également du Nom de la Rose ou des films de Philippe de Broca), massivement soutenu par l'Etat français (mettant à disposition monuments historiques et bataillons d'appelés pour la figuration) dans le cadre des commémorations du bicentenaire, le film bénéficia de moyens pharaoniques et d'une distribution internationale (de Claudia Cardinale en duchesse de Polignac à Christopher Lee en Sanson).
Handicapé par sa durée (deux fois deux heures et demi) et sa sortie en deux parties, le film ne rencontra à l'automne 1989 qu'un succès mitigé auprès du public français, peut-être lassé par une année de commémorations. Restant comme l'exemple-type du "film de patrimoine" de la fin des années 80 (le genre a alors pour mission, comme l'analysait l'historienne Raphaëlle Moine, d'être "le ciment d'une nation ébranlée par les premiers échecs de la politique sociale de la gauche"), il fut également pris de haut par la plupart des critiques et historiens du cinéma. Mais parallèlement il s'est constitué un fidèle public d'afficionados, notamment chez les enseignants d'histoire, qui y voyaient un support pédagogique incomparable.
En redécouvrant aujourd'hui le film dans un master restauré, on ne peut que saluer l'opportunité de cette réédition. Si la mise en scène de Robert Enrico et Richard Heffron se borne à un sage académisme, on est en revanche frappé par la qualité de l'interprétation : Klaus Maria Brandauer en Danton, Andrezj Seweryn en Robespierre, un juvénile François Cluzet en Camille Desmoulins, Peter Ustinov en Mirabeau, et, à tout seigneur tout honneur, un savoureux et subtil Jean-François Balmer en Louis XVI.
Mais la grande réussite du film est de réussir à faire revivre de manière crédible et vivante les grandes scènes de la Révolution, avec force moyens (le numérique n'existait pas encore, et le film mobilisa près de 30 000 figurants !) et parfois un vrai souffle épique : la réunion des Etat-Généraux à Versailles, la prise de la Bastille, la fête de la Fédération, la bataille de Valmy, la fête de l'être suprême au Champ de mars, et bien sûr les exécutions en place publique du Roi, de Danton et Desmoulins, ou de Robespierre (le film s'achève sur la journée du 10 Thermidor).
Pour plus d'infos : consultez le site du film : La Révolution française.

2 commentaires:

Robespierre a dit…

Quel bonheur d'avoir été incarné par le talentueux Andrzej Seweryn, compatriote de Stanislas Leszczynski et nonobstant éminent sociétaire de la Comédie-Française !

Joseph a dit…

Espérons que le découpage des pistes soit bien fait : il deviendrait alors utilisable en classe.