10 juin 2009

Ca va mieux en le disant !

La journée du lundi 8 juin avait commencé avec la déception liée aux résultats des socialistes aux élections européennes...
Voilà, c’était annoncé, prévu, envisagé : le PS a réussi son score le plus pitoyable hier lors des élections européennes. Ce parti européen, internationaliste n’a pas réussi à catalyser les voix des électeurs de gauche, car le parti socialiste n’apparaît plus aujourd’hui comme un débouché politique pour le peuple de gauche.
Où est passé le PS de Jaurès, de Blum, de Mitterrand ?
Où est passée la force d’un programme de gauche permettant d’offrir espoir et alternative à la droite ?
L’heure est grave, et même s’il y a de l’espoir en germe dans le score d’Europe Ecologie ou du Front de Gauche, le Parti Socialiste, traditionnellement premier parti de gouvernement à gauche, ce parti est malade.

Cette maladie est en germe depuis longtemps.
Depuis le 21 avril 2002, tout est là : les contradictions, les non-dits, la rupture entre une élite d’apparatchiks à Solférino et la base, les militants, le “peuple de gauche” auquel s’adresse le parti socialiste.
Que s’est-il passé depuis 2002 ?
Y a-t-il eu une profonde prise de conscience chez les socialistes?
Y-a-t-il eu une révolution copernicienne permettant de retrouver les fondamentaux socialistes? Non, et c’est bien là le problème.
Où sont passé les héritiers de Jaurès, de Badinter, défenseurs des libertés publiques ?
Quelle “utopie”, quel projet de société au sens le plus noble du terme le Parti Socialiste a -t-il construit et proposé aux citoyens du 21ème siècle ?
Quelle vision socialiste offre-t-on aux Français et aux Européens d’aujourd’hui ?
Sarkozy ne peut et ne doit pas être une excuse à cet échec. Sarkozy est excellent, il dirige d’une main de fer l’UMP et a su rassembler son électorat (à droite et surtout à l'extrême droite). Cela ne peut pas être une excuse.
L’échec du parti socialiste n’est dû qu’à lui-même, oui, comme l’a dit Martine Aurby “je ne cherche pas de raison à cet échec en-dehors du Parti Socialiste”.
Mais après ? Le diagnostic est posé, il l’est depuis longtemps : dès 2007 le diagnostic était le même. Quelles solutions, quel débouché ? Taper sur François Hollande ou les dirigeants d’hier du PS n’est pas admissible. Les responsabilités sont collectives, mais il faut que la direction du parti en prenne toute la mesure. Etre un parti d’élus c’est bien, c’est indispensable. Mais être à l’écoute de la base, faire vivre la démocratie du parti, proposer un idéal socialiste, c’est encore mieux.
Beaucoup d'électeurs qui votent traditionnellement socialiste se sont abstenus ou se sont reportés sur d'autres listes pour nous signifier leur mécontentement et la nécessité de rénover profondément le PS. Aggravation de la crise, inquiétudes pour l'avenir, crainte d'un tour de vis social… Autant de raisons pour que les socialistes restent plus que jamais aux côtés des Français, comme l'a réaffirmé dès dimanche soir Martine Aubry. Cet engagement, nous devons le tenir. Ensemble et avec détermination.

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