
Il est temps d'aller chercher le lait... juste le temps d'écrire quelques lignes... Avant tout, il n'y a pas d'âge pour proposer ses services (ou sévices) ! Sophia Loren, 71 ans, a accepté de poser pour le prestigieux calendrier Pirelli (une pensée aux routiers)... Chirac envisage bien de se représenter à la présidentielle.
L'été comme un enfant s'est installé
Sur mon dos
Et c'est très lourd à porter
Un enfant tout un été
Sans cigales
Avec des hiboux ensoleillés
Comme les enfants du mois de mai
Qui reviendront cet automne
Après l'été de mil sept cent quatre-vingt-neuf
Ça ira ça ira ça ira...
Léo Ferré, L'été 68.
C’est formidable, l’été, même quand on ne se précipite pas sur la conjugaison du verbe partir. Pour les magazines, il y a un sujet inépuisable qui revient toujours avec la saison. L’amour ! Il revient donc sur la couverture des hebdos. Il est un peu tard, cette année, nous avons passé le mois de juin avec le corbeau et la première moitié de juillet avec le foot. Même les journaux féminins n’osaient pas parler d’amour quand tous les mecs de France étaient scotchés devant ce spectacle qui déplaisait tant à Pierre Desproges, 22 types en caleçon courant après un ballon, disait-il. Pendant le mondial, personne n’aurait évoqué Desproges, ou parler d’amour parce que même les filles regardaient (et même les gays). Le Nouvel Observateur avait pris un peu d’avance, avec une étude sur les rencontres par Internet. Mais c’était la nouveauté sans risque. Il est parfaitement exact qu’aucun couple formé en 1950 n’était issu d’échange sur la Toile. Preuve que l’Amour change.
Avant 1830, aucun homme n’a eu le coup de foudre dans un train, aucune femme n’a joué de séduction en entrant dans le compartiment. Dans l’histoire de l’humanité, le rendez-vous sous une horloge de gare est assez tardif, comme les pleurs et les serments sur un quai désert. L’amour sur internet, ça fait rêver. Quand on songe que Casanova n’a jamais réussi à obtenir le numéro de téléphone d’une fille. Pour se rassurer, cette pensée est beaucoup plus efficace que tous les quiz estivaux, du genre ‘‘Etes-vous un grand séducteur ?’’.
Là-dessus, L’Express nous révèle les ‘‘nouveaux codes amoureux’’. Nous découvrons une révolution ‘‘anti-gaudriole’’. La gauloiserie passe de mode… plus grave encore, il serait question d’une révolution asexuelle, d’un nouveau phénomène de société interdisant le passage à l’acte (inconcevable, l’enfer à côté du paradis).
Nous ne sommes pas au bout de nos malheurs. L’Express nous annonce l’ère du pragmatisme amoureux ! La seule relation humaine par laquelle nous pouvions espérer, à certains moments, échapper à ce qu’on appelle, pudiquement, le pragmatisme, serait, après la politique, débarrassée de tout idéal, elle quitterait le domaine du rêve pour devenir réaliste ! Plus intelligentes que les précédentes, les nouvelles générations tiendraient donc l’amour pour un échange. Je t’aime pour ce que tu me donnes ! L’amour considéré comme un libre-échange de type marchand, pragmatique, cela s’appelle la prostitution. Mais, nous entrons dans un monde raisonnable qui ne laisse guère de place à l’amour fou. On jettera donc Breton, ce bolchevik, dans cette fosse où pourrissent les inutiles, les Ronsard, les Pétrarque, pour ne pas citer ce ringard de Lamartine… Voici venu le temps des unions hypothéquées. C’est très sérieux. Des études sont consacrées aux trentenaires désenchantés. D’après ces études, il n’y aurait plus de mariages d’amour, mais des unions permettant l’accès à la propriété (et le mariage gay alors ?).
On dirait une vielle chanson de Boris Vian. Ah ! Gudule, épouse-moi et je te donnerai un frigidaire, un ratatine-ordures… Maintenant, ce serait juste pour l’appartement… Du coup, il faut annoncer une bonne nouvelle : les hommes de plus de 40ans draguent de plus en plus. Forcément, ils ont les moyens…
Avant 1830, aucun homme n’a eu le coup de foudre dans un train, aucune femme n’a joué de séduction en entrant dans le compartiment. Dans l’histoire de l’humanité, le rendez-vous sous une horloge de gare est assez tardif, comme les pleurs et les serments sur un quai désert. L’amour sur internet, ça fait rêver. Quand on songe que Casanova n’a jamais réussi à obtenir le numéro de téléphone d’une fille. Pour se rassurer, cette pensée est beaucoup plus efficace que tous les quiz estivaux, du genre ‘‘Etes-vous un grand séducteur ?’’.
Là-dessus, L’Express nous révèle les ‘‘nouveaux codes amoureux’’. Nous découvrons une révolution ‘‘anti-gaudriole’’. La gauloiserie passe de mode… plus grave encore, il serait question d’une révolution asexuelle, d’un nouveau phénomène de société interdisant le passage à l’acte (inconcevable, l’enfer à côté du paradis).
Nous ne sommes pas au bout de nos malheurs. L’Express nous annonce l’ère du pragmatisme amoureux ! La seule relation humaine par laquelle nous pouvions espérer, à certains moments, échapper à ce qu’on appelle, pudiquement, le pragmatisme, serait, après la politique, débarrassée de tout idéal, elle quitterait le domaine du rêve pour devenir réaliste ! Plus intelligentes que les précédentes, les nouvelles générations tiendraient donc l’amour pour un échange. Je t’aime pour ce que tu me donnes ! L’amour considéré comme un libre-échange de type marchand, pragmatique, cela s’appelle la prostitution. Mais, nous entrons dans un monde raisonnable qui ne laisse guère de place à l’amour fou. On jettera donc Breton, ce bolchevik, dans cette fosse où pourrissent les inutiles, les Ronsard, les Pétrarque, pour ne pas citer ce ringard de Lamartine… Voici venu le temps des unions hypothéquées. C’est très sérieux. Des études sont consacrées aux trentenaires désenchantés. D’après ces études, il n’y aurait plus de mariages d’amour, mais des unions permettant l’accès à la propriété (et le mariage gay alors ?).
On dirait une vielle chanson de Boris Vian. Ah ! Gudule, épouse-moi et je te donnerai un frigidaire, un ratatine-ordures… Maintenant, ce serait juste pour l’appartement… Du coup, il faut annoncer une bonne nouvelle : les hommes de plus de 40ans draguent de plus en plus. Forcément, ils ont les moyens…
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