21 décembre 2006

Du jeune avec le vieux...

Jean Marie Le Pen, 78 ans, se fait faire un lifting médiatique
Comment faire du neuf avec le vieux ? C’est le titre de Libération (20 décembre 2006), qui parle du Front National et de la prochaine présidentielle.
Le quotidien revient sur le sérieux coup de ripolin de Marine Le Pen, qui cherche à banaliser le parti de son père. Une stratégie qui n’est pas sans créer quelques crispations au sein du FN même si elle enregistre pourtant, un vrai succès.

Déringardiser le parti dans les médias, adoucir le programme pour rendre le tout plus respectable aux yeux des électeurs, voici la ligne de conduite que Marine Le Pen s’est fixée depuis 2002.
Les exemples les plus récents de cet activisme : le discours de Valmy de Le Pen durant lequel, il a appelé les français d’origine étrangère à le rejoindre. L’affiche de campagne qui a fait grand bruit, mettant en scène une jeune beurette, c’est encore Marine. Le FN qui renonce à abroger les lois sur l’avortement, c’est encore elle.

Pour autant, si le parti se modernise, il garde en son sein (son programme) les fondamentaux d’extrême droite : la préférence nationale, la volonté d’abroger les lois qui punissent l’incitation à la haine raciale, le souhait de ne garder, sur le sujet de la nationalité, que le droit du sang (à l’inverse du droit du sol qui fait qu’un enfant né en France est français).

Si l’emballage change donc, le contenu, beaucoup moins. Faut dire qu’il y a un danger électoral, politique : en devenant trop respectable, trop « comme les autres », le FN risque de ne plus apparaître comme hors/contre le système, ce qui est son fond de commerce électoral.

Mais si ce danger est réel, Le Pen et le FN semblent tenir l’équilibre. Les sondages d’opinion ne permettent pas de calibrer avec certitude l’électorat du Front National, en revanche, ils éclairent deux éléments.
D’abord, la fidélité de l’électorat : 61% des électeurs FN sont certains de leur choix, alors que 51% des français se disent encore indécis.
Ensuite, Le Pen marque indéniablement des points sur le terrain des idées. Aujourd’hui, 26% français se disent d’accord avec lui, un chiffre effarant.
En somme, un 21 avril bis n’est pas exclu tant le terreau de l’extrême droite demeure, les thématiques qui font monter Le Pen sont au centre de la campagne. Et le soir du 1er tour de la présidentielle pourrait être surprenant, si à cela, s’ajoute une banalisation du FN et si les électeurs déculpabilisent de voter pour celui qui entame sa, 4ème et probable, dernière bataille politique...
A suivre.

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