Léon Blum disait : "On est socialiste à partir du moment où l'on a cessé de dire : « Bah ! c'est l'ordre des choses ; il en a toujours été ainsi, et nous n'y changerons rien »".
Pour la ministre du Logement, les expulsions semblent naturelles, dans l'ordre des choses. Certes, une solution de relogement doit être proposée aux familles mais jamais elle n'évoque la possibilité de mettre en place un système solidaire permettant de garantir le droit au logement pour tous. Or, les expulsions ne sont pas une fatalité. Il est possible de construire plus de logements sociaux et de mettre en place un fond de garantie pour les locataires. Avant la guerre, aussi, il paraissait "naturel" que les propriétaires fonciers puissent mettre fin au bail des fermiers. Il a fallu toute la ténacité des députés socialistes et la détermination de Tanguy-Prigent pour que le statut du fermage puisse voir le jour. Aujourd'hui, c'est le droit au logement qu'il faut bâtir.
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Attention toutefois aux comparaisons abusives : les articles 411 du statut du fermage de 1946 prévoient plusieurs causes de non-renouvellement en cas de défaillance du preneur (une d'entre elles me paraît d'ailleurs bien peu "sociale" : le bail peut ne pas être renouvelé au simple motif que le preneur est "âgé" !).
Or, pour ce qui est des propriétaires immobiliers, il est dans les faits extrêmement difficile de se "séparer" d'un locataire défaillant qui ne paie pas régulièrement son loyer ou qui contrevient aux règles d'hygiène et de civilité les plus élémentaires.
Une loi juste protégerait autant le locataire -en vertu d'un droit au logement- que le propriétaire -qui a également droit à un revenu et au respect de sa propriété.
Or, cet objectif paraît difficile à atteindre : si l'État se substituait aux défaillants, ce serait avec l'argent des contribuables, c'est-à-dire des classes moyennes que la crise actuelle et la politique des gouvernements de Gauche comme de Droite entraînent vers la paupérisation.
Difficile donc de traiter cette question avec légèreté.
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