09 septembre 2008

C'est parti !

L’un des petits plaisirs de la vie autorisé par le métier de prof est de pouvoir continuer à vivre chaque année l’excitation enfantine liée au premier jour de la rentrée des classes. On vérifie une nouvelle fois la composition de sa trousse que l’on sait complète, avec ses crayons de couleur bien taillés, sa gomme rectangulaire et immaculée, sa règle pas encore fêlée, ses stylos bille coiffés de leurs capuchons respectifs, son stylo plume porte-bonheur. On passe sa main pour la dix-septième fois de la journée dans sa chevelure fraichement taillée. On cire avec application ses petits souliers, on tire énergiquement sur les lacets pour vérifier leur solidité. On dépose avec application ses cahiers encore vierges dans son sac. Et l’on contemple avec satisfaction sa tenue pour le jour J................
Et cette année, il n’y aura pas que les profs expérimenté(e)s qui auront profité de l’été pour se ravaler la façade en prévision de la rentrée. Are you sure ?


C’est la première année que, mis à part les murs et les élèves, tout ne change pas du tout au tout sur mon lieu professionnel. Rendez-vous compte : on a gardé l’équipe de direction presque intacte, celle de la vie scolaire, même chose à l’intendance..., et on ne constate que quelques micro changements chez les ATOSS… Incroyable ! Et tous les postes sont pourvus (euh..... bug !!!!). Tous les postes ne sont pas pourvus.


J’ai, cette rentrée, l’impression d’avoir basculé dans la quatrième dimension. Il n’y avait aucune raison (locale) pour sortir écoeuré, remonté, scandalisé de la journée de pré-rentrée. Je ne mentionne même pas mon emploi du temps qui me satisfait complètement.


Alors, prof heureux ?
Presque…


Rituellement, pendant la semaine de rentrée, le prof fait l’état des lieux avec d’autres profs : on potine !


Oui, le prof a beaucoup d’amis profs !!!


Une occasion comme une autre de se retrouver, son emploi du temps à la main, autour d’un verre, avec, par exemple ses anciens collègues, dans les bars - bastions dans lesquels ils ont passé les soirées de grève à refaire l’Education Nationale.


SCRIPT BRETAGNE LORRAINE - même combat !


— C’est lamentable. Je débarque dans mon nouveau collège, et là, on m’apprend que les demi-groupes d'A.S. ne sont pas complets. «Une erreur», concède mon principal-adjoint, mais bien évidemment, il ne peut rien faire puisque, évidemment, il a pris son poste il y a deux jours et donc il n’est pas responsable ; et en plus, il part avant la C.P.E.

— Attends, moi, je suis sur deux établissements. Eh bien, c’est pas compliqué, les principaux ne se sont pas concertés, toutes mes heures de cours se chevauchent. Ils se rejettent la faute et en attendant, c’est moi qui suis obligé de trouver des solutions pour bricoler mon emploi du temps.

— Eh bien moi, jusqu’à ce matin, je n’avais pas d’affectation. Oui, je suis TZR. J’ai appelé le rectorat toute la semaine dernière, personne ne savait rien. Pas de courrier, rien. Je suis allé faire la rentrée dans mon établissement de rattachement. J’ai appelé le rectorat le midi. Rien, je n’avais pas d’affectation. Je rentre chez moi et je consulte ma boîte mail. Là, je tombe sur un mail du SNES qui m’indique que je suis affecté à l’année dans un bahut qui se situe à 10 minutes à pied de l’établissement dans lequel j’ai fait la rentrée. Génial ! Et pour bien faire, on m’a donné trois quatrième, les 5, 6 et 7 et une classe de sixième. Dont je suis prof principal. Avec un élève qui a été viré, enfin «déplacé» de quatre écoles primaires l’année dernière. Non, vraiment, tout se passe bien.

—Moi, c’est cool, la rentrée est décalée de deux jours. Aucun emploi du temps n’était applicable. J’avais des demi-heures de cours, 4 heures de physique avec une classe, 1 avec une autre et je suis professeur principal d’une classe que je n’ai pas. Et c’est pareil pour tout le monde.

— Nous, il manque quatre surveillants sur cinq, qui devraient être, on y croit tous, bientôt recrutés, on n’a pas d’infirmière, pas de médecin scolaire, pas d’assistante sociale, pas de prof d’allemand, il manque un prof de français... la vie scolaire ne peut être rentable dans ses conditions !!!!

— Chez nous, l’Inspection a décidé d’ouvrir il y a quinze jours une nouvelle classe de sixième… A moyen constant. Toutes les répartitions de service ont été chamboulées, les groupes ont été supprimés en langue et en sciences.

Et toi ?

— Eh ben, je… Moi, dans mon collège… je suis nouveau Ils ont… Et en plus… (Sanglots) Je ne suis plus un vrai prof !! (Sanglots).

Et toi, Azad ?

— Ben, quelques soucis, mais ça va ! Emploi du temps ok... coordination ok... vacataire ok... stagiaire ok ??!!!!! Euh... un grand silence m'envahit et je me dis : ''comment va-t-il faire ?''.

PS : Heureusement, il reste les élèves ! Et Darcos !

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