12 mars 2007

Comment te dire adieu...


Jacques Chirac a tiré sa révérence hier après 42 ans de carrière politique dont 12 ans à l’Elysée.
Ca se voulait un évènement politique de première importance, ça l’a été : 22 millions de français ont suivi les adieux politiques de Jacques Chirac, qui a livré un testament en 6 points portant sur les valeurs démocratiques, le rôle de la France, l’Europe ou encore l’écologie.

Sonne donc l’heure du bilan pour cet homme qui n’aura eu de cesse de courir après le pouvoir avant qu’il ne lui échappe. Au lendemain de cette allocution solennelle, l’opposition de gauche s’est empressée de dénoncer le bilan de Jacques Chirac. On pourrait évidemment revenir sur les réformes inabouties, les promesses non tenues, les lois sans décrets, mais chacun projettera dans ce bilan ses espoirs (déçus ou non), sa conception de la politique, du rôle du chef de l’Etat.

En revanche, une chose est sure : si la fin de la « Mitterandie » avait été marqué par l’inventaire de Jospin, la polémique sur les relations troubles du Président pendant la 2e guerre mondiale, l’image de Jacques Chirac, elle, semble se rehausser à la fin de son mandat. Gardant la sympathie des français, le Président de la République aura finalement été comme eux : indécis, inconstant, agité et ce n’est pas étranger à sa popularité. Rappelons que Jacques Chirac aura été libre échangiste alors qu’il ne jure aujourd’hui que par la mort – à terme - du libéralisme. Il aura été gaulliste et atlantiste, eurosceptique avant devenir fédéraliste, etc… Il y a donc de la complexité chez cet homme qui aura été plus souverain que président, plus à l’aise dans l’affirmation de grands principes (antiracisme, laïcité, dialogue entre les cultures) que dans la politique quotidienne, la gestion au jour le jour. Restera également, dans ce bilan, son action internationale. Le non à Bush à propos de l’Irak, l’engagement fort dans les Balkans. Enfin, cette fin politique de Jacques Chirac se traduira aussi par le vote des français à la présidentielle. S’ils choisissent Ségolène Royal ou François Bayrou, cela signifiera une envie de changement, une envie d’en finir avec les années Chirac. Si c’est Nicolas Sarkozy, alors ce sera malgré tout une certaine continuité même si le candidat de l’UMP semble refuser l’héritage chiraquien.

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