05 janvier 2007

Rencontre avec un Breton...


De retour de Rennes, je me devais de vous parler de ma rencontre avec L. chez B.. Au cours de la soirée, j'ai pu exposé mes idées républicaines... sociales... humanistes... ne refusant jamais la discussion et le débat.

Je suis A., Européen, Français, Arménien de coeur mais Breton de coeur aussi... né en Bretagne... touché par sa culture, son histoire, sa civilisation...

Le débat tourna sur la négation de la culture bretonne par la France... je n'adhère pas à cette théorie. Le breton est une langue qui n'est pas reconnue officiellement dans la République Française. Le français est la seule langue officielle de l'Etat français, bien que dans les faits, la France soit un pays de plusieurs langues (breton, mais aussi corse, occitan, basque...). Le breton, a pu survivre, pendant des siècles en ''résistant'' à l'emprise du latin, puis à celle du français, mais à la différence du gallois (langue du Pays de Galles au Royaume Uni et langue soeur du breton), il ne disposerait pas de l'appui et de la reconnaissance de l'Etat français. Le Breton est pour moi une langue, certes, mais minoritaire. Je rappelle que la France reconnaît les droits des minorités ethniques et linguistiques, elle a d'ailleurs ratifier la Charte Européenne des langues minoritaires et régionales, qui vise à "maintenir et développer les langues régionales, facettes vivantes de l'identité culturelle européenne''.
Pourtant, je suis d'accord avec le Conseil Constitutionnel, c'est mon point de vue : le Conseil Constitutionnel déclarait la Charte contraire aux fondements de la République donc anticonstitutionnelle non seulement à cause de l'article 2 de la Constitution Française (« le français est la seule langue de la République », article voté en 1992) mais aussi en raison de l'article 1 ( « l'unité de la nation» et «l'unité de l'état »). Un changement de la constitution était donc nécessaire pour pouvoir ratifier la charte européenne des langues minoritaires. Ce n'était en vérité pas un problème insurmontable. En effet, la constitution française tend à être modifiée chaque année, le dernier changement a été effectué pour la parité homme-femme en politique. Cependant, le Président de la République, garant de l'unité de la nation, doit donner son accord pour un changement constitutionnel, ce que celui aujourd'hui refuse de faire (heureusement).

Sur l'éducation en langue bretonne... je ne suis pas contre ; je pense que c'est un enrichissement culturel. Des structures existent déjà. Pas assez pour certains ! Mais, il faut qu'il y est une volonté de la population. De nos jours, on nous dit que la langue se perd, je ne le pense pas ! Il existe depuis 1977 des écoles Diwan, où l'on exerce le Breton comme langue principale. Il existe autrement des ecoles bilingues françaises, où le breton est moins exercé qu'a Diwan. La langue bretonne ne peine pas à être reconnue par le gouvernement. Ils étaient 1 200 000 au début du siècle. L'attachement affectif des bretons à la langue est aujourd'hui de plus en plus fort, tout comme la volonté de la transmettre. On assiste aujourd'hui à un net regain d'intérêt pour l'apprentissage du breton et on peut évaluer à 700 000 le nombre de bretonnants grâce au développement de l'enseignement du breton (en comptant les écoles billingues, les écoles diwan et les cours particuliers)...
A suivre...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A cela, il faudrait rajouter que la Bretagne est divisée en 2 : la Bretagne "bretonnante" et la Bretagne gallèse. Saint-Brieuc (tout comme Rennes) ne fait pas parti du Pays "bretonnant" mais du Pays gallo. Mes grands-parents et arrières-grands-parents (etc...) n'ont jamais parlé breton, mais gallo. Personnellement, je suis breton (né à Saint-Brieuc), mais je n'ai pas un grand attachement affectif à la langue bretonne, mais plus à la langue gallèse, au parlé gallo.