26 septembre 2006

NON-LIEU... HONTEUX

Non-lieu dans l'affaire Sébastien Nouchet.
La justice a rendu hier, lundi 25 septembre, un non-lieu dans l'enquête sur l'agression présumée de Sébastien Nouchet, un homosexuel qui avait accusé trois personnes de l'avoir brûlé dans son jardin en janvier 2004 à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais), a-t-on appris mardi de source judiciaire.
«Nous n'avons pas pu élucider l'affaire et un non-lieu a donc été rendu», a déclaré à l'AFP Louis Wallon, procureur de la République de Béthune, confirmant des informations parues dans le quotidien régional La Voix du Nord. «Nous n'avons aucune certitude dans un sens ou dans l'autre, on ne sait pas avec des circonstances probantes ce qui s'est passé», a-t-il ajouté, soulignant que l'agression elle-même n'avait pas été nécessairement inventée par Sébastien Nouchet.
Selon Sébastien Nouchet, qui avait 35 ans à l'époque, trois personnes l'auraient aspergé d'essence avant d'y mettre le feu en janvier 2004 dans son jardin de Noeux-les-Mines, près de Béthune. Brûlé au troisième degré, Sébastien Nouchet avait été hospitalisé en Belgique. Au moment de l'enquête, la justice avait déclaré qu'il avait déjà été victime de violences de nature homophobe, et que ses biens avaient déjà été dégradés pour les mêmes raisons.
Un jeune homme de 21 ans avait été mis en examen en mai 2004 pour cette agression, avant d'être mis hors de cause quelques jours plus tard. Louis Wallon a également confirmé que Sébastien Nouchet avait désigné un homme comme l'un de ses agresseurs alors que ce dernier était incarcéré au moment des faits. Révélée début février, l'agression de Sébastien Nouchet avait provoqué de vives réactions et des manifestations de soutien à la victime, accélérant notamment l'idée d'une loi contre l'homophobie. Jacques Chirac avait écrit au compagnon de Sébastien Nouchet, soulignant sa «profonde indignation» face à ce «crime odieux». Le Premier ministre d'alors, Jean-Pierre Raffarin, lui avait également écrit. Le garde des Sceaux de l'époque, Dominique Perben, avait reçu la mère et le compagnon de la victime et dénoncé une «agression odieuse à caractère homophobe», demandant au parquet de Béthune d'agir «avec la plus grande fermeté». Le 8 décembre 2004, après plusieurs reports, l'Assemblée nationale avait adopté un projet de loi créant la Haute autorité contre les discriminations incluant un dispositif contre le sexisme et l'homophobie. (avec AFP)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et donc, en quoi le non-lieu dans l'affaire Nouchet est-il... "honteux" ? Ne penses-tu pas que ce qui est honteux c'est davantage la récupération de la situation par Chirac, Raffarin et Perben qui se sont jetés dessus dès qu'ils ont pu, en ont profité pour faire semblant de s'y intéresser en faisant voter une loi qui, si les textes alors en vigueur avaient été appliqués correctement, n'avait pas lieu d'être... Non, je ne crois pas que ce non-lieu soit honteux (puisque, entre autres et tu le dis toi-même, Sébastien Nouchet avait accusé une personne alors incarcérée... et apparemment ce n'était pas le seul flou du dossier). A voir avec un peu plus de recul, je pense...

Cher Azad... a dit…

... Réaction à chaud pour moi ! affaire à suivre ! en effet j'approuve ton argumentation... la récupération politique est là, réelle ! mais le crime est punissable ! je constate c'est tout ! Je propose... vous disposez !