27 août 2006

En attendant le 1er septembre...

Robert Doisneau, Les écoliers de la Rue Damesne, 1956.

La nouvelle année commence le 1er septembre, jour de la prérentrée. Ce sera ma première année au collège J.L., ma première rentrée... un établissement tranquille encadrés par environ 100 enseignants, administratifs et agents techniques. J’aborde cette année avec une appréhension particulière. L’expérience faite en juin n’a pas été des meilleures. J’ai du me confronter à des élèves qui n’acceptaient pas ma différence : critiques ouvertes sur mon allure ; mon nom griffonné sur une table, suivi du qualificatif ‘‘pédé’’… on m’a même demandé si je n’avais pas le Sida ! Chaque fois que j’ai pu repéré mon ‘‘agresseur’’ (appelons un chat, un chat), des sanctions ont été prises. A la question : ‘‘As-tu une copine ?’’ m’ayant été posée un jour dans la salle des profs, j’ai répondu que je n’avais pas de copains en ce moment. Je n’ai senti aucun changement d’attitude par la suite, mais j’avoue m’être parfois volontairement isolé. Ma vie de gay était loin des préoccupations de ces ‘‘parents bien sous tout rapport’’. Mes souvenirs de collégien brimé (victime d’une homophobie ponctuelle autant verbale que physique) m’inciteront demain à ne pas éviter le sujet, en cours comme ailleurs. Les manuels scolaires sont conformistes et devraient sortir du schéma : ‘‘Mr and Mrs Scott et leurs enfants’’A quand Mr Scott and Mr Brown dans le même cottage ?
Mais passons, je suis plutôt impatient. La veille de la rentrée, je dormirai mal, comme si je devais passer un examen le lendemain. Le 4 septembre à 9 heures, la réunion d’accueil aura lieu dans la cour. Le principal et ses deux adjoints seront là, installés, attendant que la foule indisciplinée fasse silence... encore quelques jours...
Demain, je prends l'appéritif avec des profs du collège, je vais être mis au parfum (du gaultier - lol).

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