
...de Sofia Coppola (E.U 2006 - 2h00) avec Jason Schwartzman, Kirsten Dunst, Asia Argento
Sofia Coppola dans le cinéma en perruques et costumes.
Sofia Coppola dans le cinéma en perruques et costumes.
La vie et le destin de Marie-Antoinette, princesse autrichienne, épouse du roi Louis XVI, jusqu'à sa fin tragique sous le couperet de la guillotine en 1793.
''Je crains de me retrouver face à une truie. Ou une jument''. On aura connu soupirant plus empressé. Mais le brave Louis-Auguste (très belle composition de Jason Schwartzman) n'est qu'un jeune dadais, timide et empoté, seulement préoccupé de jouer avec ses serrures ou de se lancer dans des parties de chasse. Elle n'est pas spécialement romantique, cette rencontre organisée en pleine forêt avec sa future moitié, une certaine Marie-Antoinette (Kirsten Dunst est formidable de bout en bout) qui lui vient de la Maison d'Autriche, expédiée par les obligations diplomatiques.
''Je crains de me retrouver face à une truie. Ou une jument''. On aura connu soupirant plus empressé. Mais le brave Louis-Auguste (très belle composition de Jason Schwartzman) n'est qu'un jeune dadais, timide et empoté, seulement préoccupé de jouer avec ses serrures ou de se lancer dans des parties de chasse. Elle n'est pas spécialement romantique, cette rencontre organisée en pleine forêt avec sa future moitié, une certaine Marie-Antoinette (Kirsten Dunst est formidable de bout en bout) qui lui vient de la Maison d'Autriche, expédiée par les obligations diplomatiques.
Elle-même n'est guère plus enthousiaste, elle se montre surtout contrariée d'avoir dû laisser au pays son chien. Mais elle met beaucoup de bonne volonté à accomplir les devoirs de son rang et de sa fonction. Elle n'est encore qu'une gamine, qui tente de comprendre ce qui lui arrive, dans un environnement qui l'accueille avec circonspection ou hostilité. L'apparât auquel il faut se soumettre à la Cour lui apparaît ''ridicule'', mais ''ça, Madame, c'est Versailles,'' lui réplique-t-on d'un air outré et coincé. Et pendant ce temps, d'une nuit à l'autre, ''apparemment il ne s'est rien passé,'' constate-t-on chaque matin en refaisant le lit du jeune couple. Il faudra que son beau-frère vienne d'Autriche lui donner quelques conseils pour qu'enfin le jeune Louis XVI se rende compte qu'il y a plus jouissif à faire que de tourner le dos à son épouse pour ronfler, le soir à l'heure de leur coucher...
Sofia Coppola en perruques et en costumes. L'annonce avait surpris, de la part de la cinéaste de Virgin suicides et de Lost in translation. On trouve pourtant bien vite le fil conducteur de son cinéma dans ce nouveau portrait de l'adolescence, récit d'initiation d'une femme en interrogation et en devenir. Et si elle tire visuellement le meilleur parti de la luxueuse installation de son tournage dans le cadre de Versailles, elle accompagne ses images d'une bande-son rock et pop qui, dès le générique, entend bien provoquer le choc de la rencontre entre passé et présent.
On devine pourtant la cinéaste un peu engoncée dans le décor et les costumes du film historique. Elle dresse de Marie-Antoinette un portrait idéal et idéalisé, lisse et respectueux, quand il aurait fallu chercher quelques aspérités chez elle. Il y a quelque chose de Madame Bovary chez cette femme dévouée et méritante qui se languit dans son palais à rêver d'un épanouissement dans l'amour et la nature. Elle trouve le temps long à la Cour, mais on adore les scènes d'habillages et de dégustations. C'est confrontée aux tourments de l'Histoire qu'elle livrera une nature plus engagée et prenante. Celle d'une matûrité enfin venue...
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