09 juillet 2006

Forza Italia...

Catwalk with Ball
Je voulais avant de parler du mondial vous montrer ce que de jeunes créateurs de mode allemands avaient créé lors d’un concours lancé en 2005 : Catwalk with Ball. Ils devaient s’inscrire dans une des catégories : Elements of the Game, New Fanwear and Ballroom Fashion, et les gagnants ont pu présenter leurs réalisations en début d’année 2006. C’est bien imaginé et original!

20h... j'avais prévu de passer la soirée chez quelqu'un, mais voilà, j'ai pris froid. Avec le beau temps qui inonde la Bretagne, je suis fiévreux ce soir... seul divertissement à la télévision : la finale Italie-France (quelle part d'audience pour TF1 ce soir ?). Même Galia est obligée de quitter le Queen... c'est vous dire !

La finale commence, ma réflexion aussi...
Quand la France ressuscite.
Evidemment extrapoler les résultats d’une Coupe du monde de football pour en tirer des leçons extrasoprtives est contestable. On peut battre le Brésil sur la pelouse et se faire piler par les Japonais et les Allemands en matière de commerce extérieur. Marquer des buts n’allège pas le poids de la dette. Transformer des penaltys ou des corners ne réduit pas les déficits, et hélas, la magie de Zidane ou de Thuram n’occulte pas la lourdeur de Thierry Breton ou les maladresses de Dominique de Villepin. D’ailleurs mercredi dernier, dans toute la France, la foule criait : ‘‘Zidane président !’’.

N’empêche : si la France avait été éliminée d’emblée, comme beaucoup s’y attendaient d’ailleurs… les déclinologues et autres chantres de la France qui tombe s’en seraient donné à cœur joie. Ils avaient d’ailleurs déjà commencé : équipe vieille pour pays vieux. Aucune mobilité, aucune flexibilité à l’image de son peuple. Dépourvue d’imagination à l’instar de ses dirigeants. Rigide, essouflée, fatiguée, sans énergie ni rage de vaincre comme toute la nation tout entière. A l’image des supporteurs de l’équipe de France eux-mêmes qui n’y croient plus, qui ne croient plus à rien, démobilisés et je-m’en-foutistes qu’ils sont devenus.
Immobilisme, usure, pesanteur, refus des réformes : La France avait donc une équipe à son image. D’ailleurs, le bilan avait déjà été tiré lorsque Londres piqua les jeux Olympiques à Paris. Triomphe du blairisme anglo-saxon…
Mais voilà : la France est en finale. Elle a battu l’Espagne, le Brésil, s’en est tiré de justesse face au Portugal. Soudain, ce pays sort de lui-même, se retrouve, abat les barrières qui le brident et les murs qui le tronçonnent, explose, s’éclate, flambe, met le feu, et, dans un formidable mouvement d’aspiration au ‘‘tous ensemble’’ accompagne, avec une fougue et une dynamique insoupçonnées, ceux-là mêmes qui lui apportent ce bonheur parce qu’ils ont su, eux aussi, se battre et résister ‘‘tous ensemble’’.
Va-t-on nous refaire le coup de l’équipe, et par conséquent du pays, ‘‘black, blanc, beur’’ ? Inutile, dans les rues de Paris, dans les rues de Rennes, il n’y avait pas de Blanc, pas de Black, pas de Beur, mais des millions de Français allumés, incandescents, rayonnnants, porteur de toutes les origines et de tous les destins qui les avaient faits ‘‘bleus’’ cette nuit-là, et qui, le tricolore en bandoulière, en Zidane, Thuram et Henry, se retrouvaient et, mieux, se ‘‘réalisaient’’. Ceux qui avaient voté oui, ceux qui avaient voté non. ‘‘Mourir tous ensemble’’ disait Zidane… ‘‘Ressusciter tous ensemble’’, lui répondraient les cohortes mélangées, malaxées, multicolores, majoritairement juvéniles qui ressemblaient tant à celles qui se mobilisèrent contre le CPE…
Voilà... la première mi-temps est passée... Italie 1 - France 1.
Poursuivons. La grande leçon est là : nous sommes arrivés de et si loin, grâce, certes, à quelques buts inspirés (par exemple celui de Zidane contre l’Espagne) mais surtout, grâce à un jeu collectif hyperperformant et à une défense d’une rare intelligence et efficacité. La France peut dire Oui, mais elle sait dire Non. Arrêter ou détourner des offensives perverses. Quand elle a un but, elle protège ses buts.
L'aventure continue... jusqu'au bout du rêve ? Après 1998, seront-ils capable d'entrer à nouveau dans l'Histoire ? La France rêve, elle oublie ses tracas...
Voilà... la seconde mi-temps s'achève... Italie 1 - France 1. L'attente est là, les prolongations vont commencer. La tension monte. La fin de la première prolongation est siflée. Un carton rouge est lancé... Zidane sort (carton mérité, pour une fin en bleu, c'est splendide!) : 10 contre 11 ! La partie est-elle pour autant jouée ?
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté, Liberté chérie !
Combats avec tes défenseurs (bis).
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirant
Voient ton triomphe et notre gloire !

La Marseillaise (6ème couplet),
paroles et musique Claude Rouget de Lisle, 1792.
L'épreuve des tirs au but s'annonce... il est 22h30. Le dénouement est proche. Ite missa est. On y a cru, on a vibré, on a dominé... mais Forza Italia. En Italie, hurlent les klaxons, crient les foules... L'Italie exulte... pour un sommeil en vert, blanc, rouge. C'était bien utile de déménager Galia. Espérons que les minorités italiennes du pays ne subissent pas la mauvaise foi de certains de nos compatriotes.
On attend avec impatience Jacques Chirac et son allocution du 14 juillet nous expliquer que le rêve est fini, que la fracture sociale est là... on ne change pas une équipe qui gagne ! Allons-nous, alors, assister à une autre résurrection.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un peu angélique, comme vision...Moi, ce que je retiens de cette coupe du monde, c'est surtout le morosité ambiante...